Faust
Goethe écrivit deux textes où il mit en scène Faust. Mais Mephisto n’apparaît que dans le premier. Cet épisode fut écrie entre 1773 et 1774. Faust, un vieillard désespéré et révolté de n'avoir pu arracher à la Nature un seul de ses secrets, conclut alors avec Méphistophélès un pacte qu'il signe de son sang: Faust lui appartiendra si le diable lui procure la plénitude. Méphisto lui rend sa jeunesse et le conduit au sabbat de Walpurgis. Après avoir bu un breuvage magique, Faust voit apparaître l'image de Marguerite dans un miroir. Il la séduit et l'abandonne presque malgré lui. Marguerite meurt après avoir noyé son enfant dans un accès de folie. Elle s'en remet à Dieu qui lui pardonne. Sa mort sauvera Faust de la chute définitive.
Mots clefs
Méphitique : qui a une odeur répugnante ou toxique
Méphistophélique : diabolique
Méphitisme : corruption de l’air par des émanations méphitiques
Méphistophélès
Méphisto est avant tout l’incarnation du diable, popularisée par Faust de Goethe. On parle de lui comme : « celui qui hait la lumière ». Démon de la littérature médiévale, qui assiste le docteur Faust, dès lors que celui-ci livre son âme au Prince de l’Enfer. Amer et sarcastique , son ironie cache la douleur désespérée de la créature d’essence supérieure qui, privée du Dieu pour lequel elle était faite, se trouve désormais partout prisonnière de l’enfer (Dictionnaire des personnages, Bompiani, Paris, 1964, 418). Ce démon se caractérise par sa froide méchanceté, par son rire amer qui insulte aux larmes, par la joie féroce qui lui cause l’aspect des douleurs. C’est lui qui, par la raillerie, attaque les vertus, abreuve de mépris les talents, fait mordre sur l’éclat de la gloire la rouille de la calomnie… c’est, après Satan, le plus redoutable meneur de l’enfer (Collin de plancy, dictionnaire infernal, Paris, 1863, 454).
Goethe a transformé le personnage médiéval de Méphistophélès en un symbole métaphysique. Pour que l’humanité ne s’endorme pas dans une paix trompeuse et affadissante, Méphistophélès reçoit de Dieu la liberté de jouer dans le monde le rôle de l’inquiétude féconde et créatrice. Il a donc sa place dans l’évolution progressive, comme un des facteurs essentiels, fût il négatif, de l’univers devenir.
« Je suis une part des forces qui veulent toujours le mal, dit-il à Faust, et sans cesse créent le bien »
Mais la vision harmonieuse de ce progrès lui échappe, par sa naïveté : il croit conduire les hommes à la damnation, alors qu’au terme des aventures où il les engage, c’est le salut qu’ils découvrent. Le mystificateur est mystifié.
L’analyse pourra voir en Méphistophélès la tendance perverse de l’esprit, qui n’éveille les forces de l’inconscient que pour y puiser des pouvoirs et des satisfactions, au lieu de les intégrer dans un ensemble harmonieux d’actes humains. C’est l’apprenti sorcier qui joue avec l’inconscient et qui ne l’élève à la lumière de la conscience que pour mieux bafouer la conscience. Celle-ci éveillée par lui, devra secouer le joug du faux maître et se constituer elle même selon sa voix propre : l’éveilleur deviendra le dupe magnifique.
Méphistophélès symbolise encore le défi de la vie, avec toutes les équivoques qu’il comporte. Faust n’avait pas réussi à vivre une part importante de sa jeunesse. Il était resté en conséquence un être incomplet, à demi irréel, qui se perdait dans une vaine quête métaphysique, dont les objets ne se réalisaient jamais. Il répugnait encore à faire face au défi de la vie, à en éprouver le mal autant que le bien. C’est cet aspect de son inconscient que vient exciter et illuminer Méphistophélès. Ce rappel du côté obscur de la personnalité, de l’énergie qu’il représente et de son rôle dans la préparation du héros aux luttes de la vie est une transition essentielle…(L’homme à la découverte de son âme ; Structure et fonctionnement de l’inconscient, 2ème édition revue et augmentée, Genève, 1946, 121)
J’ai fais mes recherches sur le net, et différents ouvrages, mais le pilier central de mon dossier repose sur le dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, au éditions Bouquins.
Sithys